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Message  olivier marechal Mer 11 Fév - 0:53

6ème dimanche ordinaire – année B – 15 février 2015 – Evangile de Marc 1, 40-45

LA JOURNEE DU LEPREUX

En lisant aujourd’hui la fin du premier chapitre de l’évangile de Marc, nous sommes peut-être perplexes. Que de prodiges déjà effectués par Jésus ! A la synagogue, le possédé ; chez Pierre, la belle-mère ; en ville, une foule de guérisons et d’exorcismes ; sur la route un lépreux purifié. Et il y en aura d’autres !      
Si, dans l’antiquité, ces récits étaient acceptés tels quels, la critique moderne s’attaqua à leur historicité et les soupçonna d’être des légendes, inventions des premières générations chrétiennes pour surévaluer leur héros. Cependant aujourd’hui les plus sceptiques admettent la réalité de ces faits - même si certains traits ont été embellis- car sans ces nombreuses guérisons, on ne comprendrait pas, disent-ils, le succès fulgurant de Jésus en Galilée.      
Toutefois si nous relisons ce chapitre attentivement, nous constatons que l’essentiel de l’activité de Jésus ne réside pas dans les guérisons et exorcismes mais dans la prédication.
Jésus est un prophète : il proclame la Bonne Nouvelle, il donne un enseignement nouveau, il quitte Capharnaüm pour circuler à travers la Galilée et y proclamer l’Evangile. Et c’est par sa parole et ses contacts avec les malades qu’il accomplit les guérisons.

Pourquoi alors cette œuvre thérapeutique ? Ce n’est en tout cas pas pour asséner des « preuves » et contraindre à croire en lui, ni pour accroître sa célébrité, épater la galerie, s’attirer des fans puisque Jésus ordonne impérativement aux personnes guéries de se taire et de ne pas aller clamer ses bienfaits partout. Il ne veut pas être réduit au rôle de guérisseur, il n’est pas « une potion magique ».
S’il soigne les malades, c’est que les corps ont de la valeur et que le salut ne se confine pas au niveau des âmes. Le Règne de Dieu concerne l’homme tout entier et Jésus accueille avec bienveillance tous ceux qui accourent vers lui afin d’obtenir la guérison. Nos intercessions pour nos malades sont normales et valides et les foules continueront de se rendre à Lourdes et autres lieux de pèlerinage.
Il reste que, au-delà de la guérison du corps, Jésus ne cesse d’appeler à la conversion de l’être c.à.d. au retournement, au changement radical des idées, opinions, croyances, imaginations, volontés, comportements. Car c’est du cœur que viennent les jalousies, les haines, les décisions de faire souffrir l’autre, de l’écraser, de lui nuire, de l’exterminer (7, 21). Les pires malades et possédés du monde restent les criminels, les bourreaux, les pervers, les conquérants ambitieux, les fous d’orgueil.

LE LEPREUX PURIFIÉ

Un lépreux vient auprès de Jésus ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux : sois purifié».  À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »

En ces temps anciens, le mot lèpre désignait toute infection purulente, tout suintement malodorant et même toute moisissure sur les murs des maisons. On était effrayé devant ces phénomènes que la médecine de l’époque ne parvenait à vaincre que rarement. Et on comparait souvent la lèpre et le péché :
tous les deux commencent de façon subreptice et insensible,
rongent et étendent peu à peu leurs ravages,
résistent au traitement,
enlaidissent et défigurent,
contaminent l’entourage, brisent la société,
entraînent l’exclusion.
Il fallait de toute urgence éloigner les lépreux de la société : aussi ces malheureux « impurs », excommuniés, étaient condamnés à la solitude où ils se regroupaient, compagnons d’infortune qui ne pouvaient circuler qu’en signalant de loin leur présence aux passants. Lorsqu’un de ces lépreux était guéri, il devait se rendre au temple de Jérusalem pour faire constater la guérison par un prêtre, offrir un sacrifice de reconnaissance à Dieu et recevoir une attestation pour pouvoir réintégrer son entourage.
(cf. la longue législation dans Lévitique, chap. 13 et 14).
Un jour, sur une route, un de ces pauvres malades abîmés et rejetés vient à la rencontre de Jésus dont sans doute on lui a vanté les dons de guérisseur. Il se fait tout petit, implorant à genoux, dans la posture d’adoration, il croit que la guérison ne sera pas le fruit d’une incantation magique mais une décision, une volonté personnelle de Jésus : « Si tu veux » car je sais que tu es plus fort que la lèpre.
« Saisi de compassion », Jésus le touche : il est guéri. Alors que les lépreux contaminaient ceux qui les touchaient, ici au contraire c’est Jésus qui est rayonnant et contagieux de pureté et de sainteté.

Comme souvent Jésus demande à l’homme de ne pas raconter cela partout mais d’aller à Jérusalem remplir les obligations imposées par la Loi. Il ajoute un mot curieux : « Ce sera pour eux un témoignage ». Donc le lépreux guéri racontant sa guérison par Jésus va de ce fait devenir son premier témoin devant les autorités du temple : celles-ci vont être alertées sur la présence en Galilée d’un nouveau et mystérieux thaumaturge qui opère des merveilles et qui annonce la venue du Règne de Dieu. Et en effet, peu après, on verra arriver un groupe de scribes chargés d’observer cet inconnu et ils concluront : « Il a Belzébul en lui ; c’est par le chef des démons qu’il chasse les démons » (3, 22).
Les guérisons opérées par Jésus vont se retourner contre lui : on décidera de tuer celui qui rend la vie.

Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
Mais évidemment, fou de joie, l’homme ne peut se taire et Marc désigne son action en employant les verbes utilisés pour Jésus : « il proclame (le kérygme)…il répand la Parole ». L’homme guéri devient prédicateur, témoin de Jésus devant les foules.
Cette merveille, à la suite des autres, provoque stupeur et enthousiasme au point que Jésus, assailli par les foules, n’entre plus dans les villages où on le prend pour une vedette et peut-être pour un messie qui vient supprimer la maladie, la souffrance et la mort. Il reste donc au-dehors : lui qui a réintégré l’ancien lépreux dans son milieu social est à présent exclu des agglomérations. Troublant et mystérieux échange ! Il faut désormais sortir pour le rencontrer.
Plus tard la haine se déchaînera contre Jésus : déshabillé, criblé de coups, fouetté, ensanglanté, il apparaîtra comme un homme défiguré, aussi horrible à regarder qu’un lépreux. On ne voudra plus qu’il souille la ville de Jérusalem et on l’en chassera. Au Golgotha, qui se situe hors ville, abîmé et excommunié comme un lépreux, il s’offrira pour tous les pécheurs atteints par la lèpre du péché.
Mais après Pâques, ses disciples – souvent rejetés par les autres- constitueront des communautés vers lesquelles viendront les lépreux-pécheurs. Il ne leur sera demandé qu’une chose : avoir totale confiance dans l’amour du Christ vivant. Oui, j’en suis sûr : Tu peux me purifier de mes souillures.
Nous sommes leurs héritiers, pécheurs purifiés.
Raphaël Devillers,  dominicain
Tél. : 04 / 220 56 93    -    Courriel : resurgences.lg@gmail.com

PAPE FRANCOIS :       « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur …..Quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts.
C’est le moment pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau, Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ». Cela nous fait tant de bien de revenir à lui quand nous nous sommes perdus !... Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. Celui qui nous a invités à pardonner « septante fois sept fois » (Mt 18, 22) nous donne l’exemple : il pardonne septante fois sept fois….Personne ne pourra nous enlever la dignité que nous confère cet amour infini et inébranlable. Il nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie…. Rien ne peut davantage que sa vie qui nous pousse en avant ! … »                              (La joie de l’Evangile  -  §  3)

olivier marechal

Date d'inscription : 12/09/2014

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